EDITORIAL – JUIN 2025

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« De l’offense au pardon, tout un chemin »

L’une de nos formatrices, Hélène Bonis-Montoyat, a proposé une formation dernièrement qui m’a inspiré ce partage. Merci à Hélène qui a mis à notre disposition une mine de connaissances, réflexions et expériences.

J’imagine que chacun(e) d’entre nous s’est senti(e) offensé(e), au moins une fois dans sa vie, certains(es) plus souvent. Dans un premier temps, l’autre est vu comme le coupable, le seul responsable de la situation. La personne offensée est en incapacité de considérer sa propre part vulnérable ; elle fonctionne en circuit fermé et diabolise l’autre. Nous sommes dans la configuration victime/bourreau.

Au contraire, nous éclaire Hannah Arendt :

« Le pardon est la seule réaction qui ne se borne pas à réagir mais qui agisse
de façon nouvelle et inattendue, non conditionnée par l’acte qui l’a provoqué. »

Le pardon est un processus dans lequel les deux personnes sont impliquées. Il demande une prise de conscience de chacune et une reconnaissance mutuelle.

Le pardon, s’il est possible, permet à chacun de changer de place et de donner une place à l’autre.

En médiation, le pardon n’est pas un objectif du médiateur ; il peut l’être pour les participants. Dans tous les cas, le médiateur accompagne les personnes dans un chemin de développement du pouvoir d’agir et de reconnaissance mutuelle, ce qui peut éventuellement mener au pardon.

Le pardon nous permet de continuer à vivre, de continuer à grandir, à être dans la vie.

Peut-être nous est-il difficile de pardonner car nous ne parvenons pas à nous pardonner nous-mêmes ?

La phrase d’Anatole France pourrait nous inspirer…

« Il faut se pardonner beaucoup à soi-même pour s’habituer à pardonner à autrui »

 

Marianne Souquet
Juin 2025